11 juin , 09:35–10:00 (Europe/Paris), Salle plénière AT03
Présentation conjointe par GéoGraphiste, bureau d'étude SIG (Sabri Chkioua) l'Atelier d'Architecture Philippe Prost, MOE (Jean-Pierre Serna) et la Ville d'Avignon, MOA (Margot Ferrand)
En février 2024, la ville d’Avignon a lancé la révision de son PSMV, document d'urbanisme dont l'objectif est d'orienter le développement urbain tout en valorisant le patrimoine historique. Ce document, qui remplace localement le Plan Local d’Urbanisme, s’applique sur le secteur dit du SPR (Site Patrimonial Remarquable) constitué par l’intra-muros de la ville.
L’ancien document, datant des années 1990, est constitué en grande partie de supports papier dont la numérisation et l’actualisation deviennent un impératif. Ces documents sont par ailleurs difficilement exploitables pour un travail fluide entre les différentes instances institutionnelles qui instruisent les autorisations d’urbanismes (Etat -Architecte des bâtiments de France et Ville – Département d’Urbanisme). A quoi s’ajoute l’exigence de traiter des informations complexes pour aborder le territoire de la ville et du SPR (saisie et croisement de données, analyses multithématiques…).
L’objet de cette communication est de présenter trois points de vue différents et complémentaires sur ce projet : celui de la Ville d’Avignon, commanditaire de la mission, avec ses besoins et ses attentes ; celui de la Maîtrise d’œuvre, pilotée par des urbanistes et architectes avec leurs besoins opérationnels spécifiques, et enfin le point de vue des géomaticiens et leurs solutions techniques.
C’est au croisement de ces trois dimensions qu’a été consolidé un outil phare de la révision : des fiches à l’échelle de l’îlot et de la parcelle. Il s’agit de documents de synthèse regroupant une multitude d’informations sur l’histoire, la morphologie urbaine ou les usages de chaque parcelle ou ilot, ainsi que des considérations sur la valeur patrimoniale de chaque ensemble. Elles ont aussi une finalité pratique, puisqu‘elles serviront d’outils de travail aux instructeurs des permis de construire chargés de faire appliquer le règlement du PSMV.
Ces fiches sont réalisées intégralement dans l'écosystème QGIS, et font appel aux fonctions suivantes :
• L'outil atlas basé sur des couches et tables multiples (ilots, parcelles, immeubles, prescriptions surfaciques/linéaires/ponctuelles, éléments architecturaux) ;
• Des formulaires de saisie, organisés en onglets thématiques (bilan des visites, datation et usages du bâti, éléments architecturaux, espaces extérieurs, écologie). Les champs de saisie combinent menus déroulants, la saisie libre (analyses architecturale, commentaires historiques) et cadres pour intégrer des illustrations (photographies, croquis architecturaux) ;
• Le générateur de géométrie et le modeleur graphique pour générer des schémas à la volée (taille et morphologie des ilots urbains et des cours intérieures, longueurs des façades sur rue) ;
• Plateforme QField Cloud pour permettre la consultation ou la saisie de données sur le terrain, et compiler les données saisies par les contributeurs (architectes, paysagistes, écologues…)
Cet outil développé entièrement via l’écosystème QGIS permet de générer des fiches directement depuis le SIG, sans avoir besoin de les convertir ni de les traiter dans un logiciel de graphisme ou d'édition.
Urbaniste de formation, diplômé d’un Master 2 de Sciences Po Paris, Daniel a travaillé au sein de plusieurs collectivités locales dans des domaines divers (développement économique, urbanisme et projets urbains, études et observation territoriale). Il a notamment dirigé le service SIG d’un grand établissement public. En 2022, avec un ami géomaticien, il crée la société GéoGraphiste, bureau d'études en cartographie/SIG conçu comme une "agence d’intelligence spatiale et de design cartographique". Adepte des solutions open source et militant de l'open data, GéoGraphiste voue un culte au logiciel QGIS à qui il doit tout ;)
Urbaniste-Architecte, docteur en sociologie de l'EHESS.
Après des études en architecture au Vénézuela (UNET) et un Master d'Economie politique au Mexique (UNAM), le choix d'une recherche doctorale en sociologie répond au désir de disposer d'une culture académique et des outils des sciences sociales, plus focalisés sur l'humain pour aborder les problématiques urbaines. Soutenue en 2022, sa thèse "Kadifekale à l'heure de son aménagement : Ethnographie d'un aménagement urbain ", illustre ce point de vue.
Avant de s'installer à Paris, il a exercé hors de France, au Mexique, en Turquie et en Inde, enrichissant sa perspective au sein de cultures aux conceptions très diverses de l'habitat et de l'habitant.
Après plusieurs projets menés pour l'Atelier Parisien d'Urbanisme, il entre en 2021 à l'Atelier d'Architecture Philippe Prost où il intervient en tant que chef de projet et chef de projet adjoint au pôle Recherche & Développement. Il y participe notamment à la conduite de projets en urbanisme réglementaire.